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La naissance d'un village et son Histoire: Rancho Quemado, dans la jungle a choisi l'écotourisme...

A deux pas du parc national Corcovado, Rancho Quemado est un petit village de 200 personnes dont l'histoire, les activités, le développement agricole et l'économie sont très particuliers. Ce village est un exemple de développement rural dans une zone tropicale encore sauvage. Ici il n'y pas de travail, comment faire pour l'apporter? Entre agriculture vivrière et écotourisme, règne ici une tranquillité propre aux forets tropicales humides, une atmosphère qui ne reflète pas toujours la réalité des choses..



Un peu de Géographie :

Rancho Quemado est un village situé sur la péninsule d'Osa, au sud Ouest du Costa Rica. Pour se rendre au village il faut emprunter une piste depuis Ricon à l'est ou Drake à l'ouest. L'hiver ( Septembre-Novembre), les pluies sont telles que les torrents se transforment souvent en rivière et la piste n'est plus praticable. Certains habitant du village traversent à la nage les rivières, la moto sur le dos, pour aller travailler dans les hôtels de Drake, ce qui s'avère être particulièrement dangereux... Pour ma part, je suis resté coincé une semaine au village et n'ai pas eu d'électricité ni d'eau potable pendant trois jours car un arbre était tombé sur la chaussée, dégradant fils électriques et tuyauterie.

Carte du Costa Rica, en Rouge : Rancho Quemado, en Bleue : Puerto Jimenez


La naissance d'un village:

En parlant avec les anciens du village, je comprends qu'il y a plusieurs versions de l'Histoire : ce qui est sûr c'est que Rancho Quemado est un village très récent : les premiers habitants sont arrivés dans les années 60'.

Selon la majorité des dires, la première personne arrivée au village est Jeremy Urena et ses frères. Aujourd'hui presque la moitié des gens du village sont des Urena ! Je suis allé à la rencontre de ce Jeremy pour éclaircir les choses.


Jeremy, le fondateur de Rancho Quemado, très bavard, il faut s'accrocher !

Issu d'une famille très pauvre, Jeremy décide à l'age de 20 ans de trouver une terre pour s'installer. Il tombe alors sur la péninsule d'Osa où la jungle est encore vierge et décide de coloniser la plaine présente au cœur de la péninsule, un paradis sur Terre :



Cette cuvette reçoit les pluies des montagnes alentours et possède même une lagune. La ressource en bois, en eau, en animaux sauvages pour la chasse et la pêche et la possibilité de développer l'agriculture sont les éléments nécessaires pour que Jeremy se lance quelques mois plus tard, machette et hache sur le dos à la conquête de cette terre.

Arrivé avec ses frères pour chasser et s'aventurer dans les montagnes humides pendant une semaine, il décide de rester là au moment de repartir.

Il construira tout seul son premier "rancho", petite hutte dont le toit n'est fait que de feuilles de Suita drainant l'eau :


Feuilles de Suita, Rancho Quemado. Ces feuilles servent aujourd'hui à poser ses fesses sur le sol sans être en contact avec les champignons vivant sur le sol. C'est le signe ici qu'un chasseur est passé avant nous...


Jeremy va passer plus de 5 ans à couper et/ou brûler des arbres pour construire sa maison et défricher pour l'agriculture. Il va chasser les animaux à la machette puis au fusil pour se nourrir. Les animaux chassés sont ensuite étendus sur de grandes broches sous lequel le feu est maintenu assez faible pour cuire la bête très longtemps et améliorer la conservation ( jusqu'à 15 jours). Cette cuisson dégage une importante fumée et de loin les ranchs ( petites huttes ) semblent brûler. C'est de là que vient le nom du village Rancho Quemado (Ranch brûlé).


Quand Jeremy parle, on voit les images défiler comme dans un film ( encore faut-il tout comprendre..)

Aujourd'hui Jeremy vit paisiblement dans sa maison au fond de sa ferme : il voit tous les jours passer les habitants de son village qu'il a vu grandir et se développer !


 


La deuxième version de l'Histoire est celle de Juan, un chercheur d'or qui vit aujourd'hui grâce au tourisme.


Juan, orpailleur traditionnel à Rancho Quemado

En arrivant au village on emprunte la piste qui s'engage de l'autre côté du Rio Riyito : côté Nord. Au bout de 30 minutes de marche on arrive à la Mina del oro, un petit paradis coupé du monde.

Juan propose des démonstrations d'orpaillage traditionnel et des balades dans la jungle. Les touristes auront la possibilité de chercher l'or eux même et récupérer les minuscules pépites !


Selon Juan, ce sont deux orpailleurs dont un français qui ont été les premiers à coloniser la zone.

Il explique que ces deux hommes venaient travailler pendant une dizaine de jours avec une machine le long des ruisseaux à la recherche de l'or, récoltaient plus de 30kg d'or et rentraient pour vendre l'or à Puerto Jimenez où des cargaisons partaient pour l'international. Les deux vaillants profitaient de la vie pendant plusieurs mois avec l'argent qu'ils gagnaient avant de retourner sur le terrain.

Malheureusement, les machines utilisées pour chercher l'or à cette époque déracinaient les arbres et ce sont plus de 400ha de forêt qui ont été supprimés en quelques années.


Aujourd'hui, Juan est dans une situation critique car ces zones déforestées dans les années 50 le long des rivières présentent une strate arborée assez jeune ( moins de 60 ans ) et les arbres ont des petites racines qui ne soutiennent pas le sol lors des grosses averses.

Le terrain de jeu de Juan se transforme alors en un triste champ de bataille : les crues érodent les sols et font chuter les arbres empêchant Juan de réaliser ses activités traditionnelles. Enfin, sa maison est située au bord de la rivière et risque à tout moment de se faire emporter...


La rivière où Juan cherche l'or et amène les touristes

Selon lui, les premiers habitants étaient venu pour l'or et non pour vivre de manière permanente dans la région. Juan est venu ensuite s'installer avec sa famille dans l'ancien Ranch de Juan Carlos, le premier orpailleur de Rancho !


Quoi qu'il en soit, il n'y avait ici que de la jungle et il fallait être un vrai aventurier pour s'y installer.



Aujourd'hui Rancho Quemado est un vrai village de 200 habitants avec sa supérette, son école, es églises, sa bibliothèque etc... et doit tout cela en grande partie à Jeremy et ses frères ainsi qu'à l'ensemble des habitants qui se mobilisent pour développer le village.




Terrain de foot, Rancho Quemado



Un village dont les orientations agricoles ont beaucoup changé et qui présente aujourd'hui une agriculture principalement vivrière.


La zone est très humide et propice à l'agriculture. Le village a été marqué par diverses situations agricoles depuis 60 ans.

De 1960 à 1970 les premiers habitants dépendaient beaucoup de la chasse pour vivre, qui est devenu une activité traditionnelle faisant souvent partie de la culture locale. Mais déjà ils commencèrent à cultiver du riz, du mais, des haricots et du manioc. Pendant plus de 10 ans l'agriculture est uniquement vivrière et permet au village de se développer : construction de maisons, défrichage, développement des chemins etc...

La chasse et l'agriculture vivrière perdurent dans les années 70 mais le village voit apparaître des agriculteurs qui défrichent pour planter du riz, du mais, des haricots et des bananiers à plus large échelle.

Des commerçants achètent les produits aux agriculteurs du village pour les revendre dans les villages plus développés le long de la côte.

Le village produit à cette époque plus de 450 tonnes d'haricot noir et environ de 300 tonnes de riz et maïs par an. L'activité principale du village est agricole mais rare sont ceux qui ont la chance de posséder une vache : c'est signe de richesse.

Dans les années 75, à l'époque ou le prix de la banane est encore suffisamment élevé, le village est producteur de banane et la plupart des habitants vivent de l'agriculture. L'élevage bovin pour la viande commence à prendre une place importante.


Peu de temps après, l'Etat souhaite développer l'exportation et favoriser les plus grandes exploitations et coopératives. L'Etat supprime l'aide donnée par le "Consejo Nacional de Producion" aux petits producteurs pour favoriser les grandes exploitations. Les coopératives agricoles et les commerçants ne viennent plus récupérer les productions aussi régulièrement et certains producteurs subissent de grosses pertes. De plus, du fait d'accords internationaux et de l'industrialisation de la production au Costa Rica, les prix de la banane chutent et les petits villages se voient changer leurs orientations agricoles.

Certains agriculteurs du village cessent de travailler la terre pour chercher du travail hors du village et d'autres se lancent dans le production de cacao et huile de palme.


Une dizaine d'année plus tard, dans les années 85, le sort des producteurs de cacao et palme est le même que pour la production de banane. Le prix du cacao chute et à cela vient s'ajouter la présence d'un champignon que les agriculteurs ont du mal à arrêter.

Le cacao ne sera plus qu'une faible production pour le plaisir des papilles ou bien pour faire visiter aux touristes les anciennes exploitations et ateliers de transformation.


Dans le village, l'huile de palme va aussi chuter à cette époque du fait de son utilisation massive réduisant le prix de revient de la tonne de 150 euros à 50 euros, mais il subsiste encore quelque producteurs dans le village; bien plus dans le reste de la Péninsule.


Aujourd'hui la région du Sud du Costa Rica présente principalement de l'élevage bovin et des productions de palmier africain dont les producteurs sont payés une misère. Le village de Rancho Quemado ne présente quasiment plus d’agriculture de rente.


Récolte de fruit de palmier africain, en attente du camion de livraison

Le palmier africain est l'une des dernières culture qui est encore commercialisé par certaines personnes dans le village. On l'utilise généralement pour faire de l'huile. La production est alors envoyée à la coopérative située à la Palma, à quelques kilomètres du village.

Les palmiers poussent tous de la même manière : depuis le bourgeon apical. Les grandes feuilles partent du centre et retombent sur les cotés. Les fruits poussent en grappes - que l'on voit sur la photo ci-dessus - à l'aisselle des feuilles. Les feuilles du bas sont alors coupées à la machette pour pouvoir accéder aux fruits, puis l'on coupe la grappe à l'aide d'une perche. La production de palmier nécessite beaucoup de main d'oeuvre et il faut avoir une surface importante pour en tirer bénéfice.



Enfin, dans les années 80 la forêt bordant le parc Corcovado et allant jusqu'au nord de la péninsule est déclarée Réserve Forestière pour assurer une continuité écologique avec le parc Pierdas Blancas et il est alors interdit de déforester pour obtenir du bois ou faire de la place pour l'agriculture. Ce facteur est venu amplifier le mouvement d'abandon du secteur agricole et a poussé les habitants à arrêter la production agricole pour la vente et se tourner lentement vers le tourisme et une agriculture vivrière. Aujourd'hui nombreux sont ceux qui vont travailler sur la côte, dans un hôtel à Drake, à une quinzaine de kilomètres. D'autres ont choisi de développer le tourisme ici, à Rancho Quemado...




Le tourisme rural à Rancho Quemado: une expérience hors du commun au contact des locaux


Quand on est un européen ou un américain ayant les sous pour partir au Costa Rica, voulant vivre une expérience unique, fuyant le tourisme de masse et voulant mettre ses sous au bon endroit pour aider les plus pauvres, c'est ici, à Rancho Quemado qu'on atterri !


Ici s'est crée il y a une vingtaine d'année la Asociacion de Desarollo Turistico Rancho Quemado : une asso très dynamique dans le village et qui regroupe pas moins de la moitié de la communauté. L'objectif de l'association est d'aider financièrement, techniquement et manuellement les habitants porteurs de projets touristiques, d'en faire la promotion et de centraliser les offres et demandes. Quelques personnes vivent de la maigre part que l'association récupère des bénéfices à titre de commission de services.

De nombreuses associations extérieures et organismes publics aident cette association pour favoriser le développement économique du village et participer à la conservation de la forêt. De nombreux touristes viennent pour vivre dans la communauté, participer aux activités et aider le village dans ses projets (développement d'une pépinière pour l'agroforesterie, rénovation du terrain de basket, suivi des populations d'oiseaux etc...) et peuvent bénéficier des activités touristiques. L'association appelle ces personnes des volontaires mais le terme de "tourisme participatif" serait plus approprié car ces touristes doivent quand même payer environ 30$/jours pour vivre ainsi dans le village. Ils sont alors logés et nourris chez les habitants.



Construction d'une pépinière : A gauche, les locaux impliqués dans l'association, à droite, un groupe de jeunes volontaires Américains venu à travers une organisation

Ici ce qui plaît aux touristes est la présence de nombreux animaux sauvages que l'on observe dans cette jungle encore très sauvage, mais aussi et surtout les habitants du village, leurs activités traditionnelles et leurs "fincas" (fermes) qui sont de véritables agroforêts.

Pour attirer les touristes, les habitants proposent des démonstrations de récolte de cacao ou de fabrication de jus de canne à sucre. Certains proposent des balades en bateau sur la lagune ou des balades à cheval dans la forêt.

D'autres choisissent d'organiser des tours dans la jungle pour voir les animaux, les grenouilles de nuit ou encore pour voir comment on cherche de l'or.




Tout cela paraît magnifique mais les choses sont plus compliquées que cela...


Le fléau de la chasse : certaines espèces sont en danger d'extinction:


Depuis toujours la chasse est très présente dans le quotidien de gens. Initialement de subsistance, elle est devenu au fil du temps une tradition. Aujourd'hui la chasse est soit traditionnelle ( les générations perpétuent les traditions : apport de nourriture, viande savoureuse et bonne pour la santé etc..), soit opportuniste ( si un animal s'aventure proche de la maison on ne va pas se priver), soit sportive, soit de vengeance vis-à-vis de l'Etat ou encore pour vendre la viande. Aujourd'hui la chasse est interdite et c'est le travail des gardes de la surveiller.

Dans le village il y a alors beaucoup de conflits entre ceux qui souhaitent protéger les animaux pour attirer les touristes et ceux qui continuent à chasser. Et puis il y a les deux en même temps aussi...


Les conflits et jalousies liés au développement touristique


De nombreuses personnes, souvent dans des situations économiques difficiles, sont prit de jalousie des personnes qui ont réussi à monter des projets touristiques et se placent alors en opposition avec l'association, les accusant d'être trop opportunistes et de ne pas partager le bien commun.

Ces personnes n'ont souvent pas d'activité touristiques à proposer. La plupart travaille à l'extérieur et n'a pas le temps ni l'argent de se lancer dans un projet touristique, d'autres vivent du tourisme mais ne veulent pas coopérer et ne bénéficient pas des aides que l'association reçoit.


Pourtant, l'association les accueille volontiers mais pour participer il faut respecter certaines règles : Assister à toutes les réunions ( difficile pour ceux qui travaillent loin), proposer un projet touristique, c'est à dire proposer la restauration ou avoir des chambres ( difficile quand on a pas d'argent ni de temps et que l'on ne peut pas couper les arbres car ils sont protégés ) ou proposer des activités nature ou traditionnelles qui n'existent pas encore dans le village.

Autant dire que la plupart des gens ne s'associent pas et restent dans une situation difficile car ils ne perçoivent pas toutes les aides de l'association.



Au final, Rancho Quemado est un village mouvementé mais qui est riche par son histoire, son dynamisme, sa tranquilité et son environnement, autant d'atouts pour son développement et l'amélioration des conditions de vie des habitants.


Comme partout il subsiste des conflits d’intérêt, même au cœur de la jungle dans ce paisible village.


Mais aujourd'hui Rancho Quemado et la Péninsule d'Osa sont des lieux où il fait bon vivre et qui présentent une grande qualité affirme Juan José Jimenez, ingénieur forestier et administrateur de la réserve forestière Golfo Dulce. Il dit que la plus grande qualité de la région est celle-ci:

Ici, on peut à la fois vivre dignement - c'est à dire avoir à manger tous les jours, pouvoir se déplacer, se divertir et être heureux - et à la fois observer des singe, des puma ou des toucan lorsqu'on se balade autour de chez soi


Sur le plan agricole, on comprend bien comment en 50 ans un village se crée, transforme le paysage pour produire des denrées alimentaires, voit l'agriculture se développer rapidement puis s'arrêter pour aujourd'hui ne subsister qu'une d'agriculture vivrière, principalement sous forme d'agroforêt et quelques plantations.

Ces rapides évolutions marquent la vulnérabilité des paysans face aux choix politiques et économiques du pays et de chaque région.



 



Note personnelle sur le développement agricole :


Je pense que le village pourrait développer son système agricole en proposant des produits frais au village voisin ( Drake Baye) bien plus touristique et ne possédant pas de terres agricoles.

Malheureusement en parlant avec certains agriculteurs du village, la mentalité ici n'est pas d'acheter la production locale de son voisin car celle-ci n'est pas "certifiée".

Je pense qu'il est nécessaire d'aider ces régions rurales sur le plan du développement agricole, sur le plan stratégique mais aussi sur le plan informatif et éducatif : il est triste de voir des enfants acheter des pommes ou des biscuits bourrés d'huile de palme à la supérette et refuser d'acheter la production du voisin.

Il serait bien de voir se mettre en place des filière de commerce équitable dans cette région encore assez pauvre du Costa Rica.



Note personnelle sur les politiques d'aménagement du territoire :

L'influence des Etats-Unis : la face cachée du Costa Rica.


Le Costa Rica subit une forte influence des Etats Unis sur les plans économiques et politiques. L'Amérique est un grand investisseur ( grandes exploitations agricoles d'ananas et de bananes, grands hôtels touristiques et réserves privées...) rendant la vie des Ticos assez coûteuse. Si le Costa Rica ne possède pas d'armée, c'est parce que le pays est bien protégé par les Etats-Unis qui en ont fait leur "maison de vacances".

Ainsi, pour l'environnement comme pour l'agriculture, tout fonctionne à mes yeux comme aux USA : on fait "tout ou rien", le principal est que ça rapporte de l'argent :


La nature est préservée de manière très stricte dans certaines zones pour maintenir la biodiversité. L'on protège ainsi la biodiversité remarquable ( jaguar, paresseux, orchidée menacée...) en mettant la nature "sous cloche". Cette gestion est essentielle pour préserver les espèces les plus vulnérables et maintenir les écosystèmes riches du Costa Rica. Par ailleurs, cette gestion permet de sensibiliser les gens à la protection de l'environnement et rapporte énormément d'argent à l'Etat ( 2 Milliards de dollars par an).

Mais ce sont surtout les riches hotels aux alentours des parcs et réserves qui bénéficient de cette gestion de la nature, exploitant les ticos en les faisant travailler 28 jours par mois et les payant au lance pierre.


Sur le plan agricole, les choses sont moins roses : on favorise la production intensive et l'export qui rapporte davantage aux investisseurs étrangers et très peu aux petits producteurs et au final à l'Etat ( seulement 6% du PIB provient du secteur agricole). Ainsi le Costa Rica c'est avant tout des exploitations de milliers d'hectares de bananes et d'ananas arrosés de pesticides par avions et dont les pauvres employés locaux développent des maladies peu connues. Le pays est le premier au monde en terme d'utilisation de pesticides par hectares. A cette endroit, la biodiversité frôle le néant. Cette biodiversité qui a disparu, c'est la biodiversité ordinaire, celle qui vit dans les paysages bocagers, ce sont certains papillons, certains oiseaux et beaucoup de plantes. Cette biodiversité est celle qui jadis rythmait notre quotidien et fournissait de nombreux services et qui aujourd'hui n'existe plus beaucoup.


Ainsi le Costa Rica est divisée entre des zones de haute protection de biodiversité et des zones d'agriculture intensive, permettant de concentrer les touristes à certains endroits où la nature se dévoile et donc augmenter la clientèle des hôtels. Maintenir ainsi les zones vulnérables dans leur équilibre écologique permet à ces investisseur de maintenir leur situation économique. De l'autre coté, le maintien de grosse exploitations agricoles permet aux investisseurs de jouir de leur situation grâce à des orientations politiques bien américanisées.

Ces lobbyistes ont un poids très important dans les décisions politiques à tel point que - pour le côté conservation- ils font partie même du ministère de l'environnement (se positionnant juste en dessous du ministre dans le hiérarchie) et ont bien compris qu'ils avaient tout à gagner en fonctionnant ainsi et sont d'ailleurs souvent de la même famille.


Heureusement je caricature et il existe encore beaucoup d'agriculture familiale au Costa Rica, mais ces agriculteurs ne perçoivent pas beaucoup d'aide et ont du mal à joindre les deux bouts.


Je pense qu'une suppression de la corruption et une aide aux petits agriculteurs et sylviculteurs sont des impératifs pour améliorer les conditions de vie des habitants et la gestion de la nature au Costa Rica..


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