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Photo du rédacteurParoles de Paysans

Le Costa Rica, 5% de la biodiversité mondiale : un pays tourné vers l'écotourisme et la conservation

Au croisement des deux Amériques et de deux Océans majeurs, ce petit pays qui ne représente que 0.03% des terres émergées est un point de rencontre important de beaucoup d'espèces animales et végétales. Le pays regroupe pas moins de 12 zones climatiques différentes, plusieurs cordillères créant une barrière naturelle continue entre la jungle moite de la côte Caraïbe et les plaines plus sèches du littoral Pacifique pour une très grande diversité d'écosystèmes s'établissant du niveau de la mer jusqu'aux 3820 m d'altitude du Mont Chirripo. Plus de la moitié des espèces de plantes au monde sont présentes ici et le pays regroupe davantage d'espèces d'oiseaux que dans toute l'Amérique du Nord...

Enfin, le pays est situé au point de collision de 4 plaques tectoniques et est soumis à une forte activité volcanique. Le Costa Rica est traversé par une chaîne de volcans (l'arc volcanique d'Amérique centrale) et possède plus de 110 volcans sur son territoire. Son histoire géologique et écologique participe grandement à la diversité de paysages que l'on peut rencontrer ici...

Toucan, Rancho Quemado, Costa Rica



La déforestation : très intense à l'époque, elle n'a presque plus lieux aujourd'hui.

Comment assurer le développement économique d'un pays et répondre aux besoins de ses habitant tout en préservant les ressources et l'environnement?

Comme pour beaucoup d'autres pays, cette question fut longtemps un casse tête et le compromis a surtout penché du coté économique, laissant la forêt à la merci des tronçonneuses. De très vastes pans de forêts ont disparu au profit des ranchs et plantations de bananes à une époque où l'exportation était une des activités principales du pays, entraînant l'érosion et la mort des sols qui pour beaucoup n'ont pas connu mieux avec l'arrivée massive des pesticides dans le pays. Dans les années 1980, le Costa Rica était le pays présentant le taux de déforestation le plus important au monde : 4% de la forêt par an.

De nombreux groupes écologistes du pays et des pays voisins font pressions à cette époque en exigeant une protection stricte des forêts primaires. A la fin des années 1980, le pays prends conscience de la richesse de sa nature et du potentiel économique que représente l'écotourisme, alors en expansion sur l'ensemble du globe.

Des accords internationaux renégociant la dette du pays envers les Etats Unis notamment sont signés en échange d'un engagement à investir dans la protection de l'environnement et le Costa Rica se lance dans l'économie verte : protéger la nature pour s'y inspirer dans le domaine de la médecine et de la technologie et surtout pour devenir une destination phare de l'écotourisme.

La Ley de la Biodiversidad apparaît en 1998 mettant en avant l'exploitation durable des ressources : le Costa Rica devient ainsi l'un des pays pionniers du développement durable.


Forêt secondaire de la Réserve Forestière Golfe Dulce

Un pays pionner du développement durable:

Le président Arias souhaite en 2008 faire du Costa Rica le premier pays n’émettant plus ou compensant par reforestation tout le CO2 avant 2021. Une taxe sur les carburants permet aux propriétaire des "fincas" ( traduction de "ferme", les fincas signifient des terres exploitable, agricoles ou sylvicoles) d'obtenir une aide à la reforestation plus avantageuse pour eux que la coupe des arbres. Aujourd'hui la surface boisée tend à augmenter. Bien que ce ne soit pas de la forêt primaire, cela contribue au stockage du CO2 et si la gestion est réalisée de manière durable comme dans la réserve du Golfe Dulce la production de bois favorise aussi l'expansion des habitats naturels et le développement économique des générations actuelles et futures des population locales.

Le recyclage des déchets est une action publique majeure qui est aujourd'hui rentré dans les habitudes des Ticos. Le transport électrique et les agrocarburants sont aussi des sujets d’intérêt pour le pays.

Sur le plan énergétique, le pays a installé de nombreuses éoliennes, panneaux solaires et présente un réseau géothermique très développé ( avec tous ces volcans il y a du potentiel ), mais c'est surtout son réseau hydroélectrique qui en fait un des pays les plus énergétiquement renouvelable.

Enfin, le pays a interdit strictement la chasse "sportive" : étant au cœur du sujet de mon stage, je peux parler plus amplement de cette mesure politique. Le sujet de la chasse présente beaucoup de soucis, notamment sur le contrôle de la chasse qui nécessite beaucoup de personnel et donc beaucoup d'argent, que l'Etat n'a pas. Par ailleurs, dans certaines régions la chasse fait entièrement partie de la culture car les peuples se sont installés et ont survécu en chassant il n'y a encore pas si longtemps, et la chasse continue à être une tradition ou un apport facile de nourriture dans certaines familles. L'interdiction de la chasse a eu des conséquences positives et concluantes sur les populations d'animaux au bout de quelques années.

Enfin, le pays a annoncé la fermeture des zoos en faveur de jardins botanique : ouvrons ouvrons la porte aux oiseaux...


Le petit Troglodyte est d'accord, pas de déchets n'importe où m'enfin!


De nombreuses zones de conservations existent aujourd'hui : 27 parcs nationaux et de nombreuses réserves couvrant plus du quart du pays !! L'écotoursime apporte chaque année 2 milliards de dollars au pays : une belle réussite en somme.

De nombreuses entreprises privées ont suivi le pas du développement durable grâce à d’intéressantes subventions. De nombreuses réserves privées ont vu le jour également représentant jusqu'à 5% du territoire et permettant aux tourisme de découvrir des activités hors du commun ( balade dans la canopée, agroécotourisme, découverte des traditions ancéstrales ...).


Visite d'une ferme agroécologique, une activité touristique qui plaît de plus en plus aux Américains et Européens


En bref, le Costa Rica est un très bon élève sur le plan environnemental et social, même si la vie y est chère. La pauvreté concerne encore beaucoup trop de personnes ( 20% des habitants ) et il subsiste de nombreux problèmes de drogues et d'alcool, mais les gens sont globalement heureux dans ce pays où il fait bon vivre et où l'on respire un air saint.

A tel point que d'autres pays s'en sont inspiré pour leur propre développement : l'écotourisme se développe au Panama et Nicaragua.

Bien évidement ce modèle idyllique est une réussite au Costa Rica et dans d'autres pays qui ont su maintenir leurs richesses pour attirer les touristes ( France en première place ), mais ne peut pas être généralisé d'une part parce que tous les pays n'ont pas une telle richesse naturelle et d'autre part parce que si les pays suivaient la même voie il n'y aurait plus besoin de bouger de son pays pour voir de belles choses... Ce qui serait une belle utopie d'ailleurs. Cela dit je pense qu'en France on pourrait passer une vie entière à visiter le pays sans que le plaisir ni l'étonnement ne s'épuise..



Le Ceiba, le sage de la forêt, fait parmi des arbres les plus grands de la jungle

Si le Costa Rica est exemplaire sur la plan de l'environnement, il doit encore faire beaucoup d'efforts sur le plan de l'agriculture étant le premier pays utilisant des pesticides au monde.. Le post arrive bientôt !!

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