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Deux amis d'école 

passionnés d'agriculture

amoureux de nature

L'équipe de réalisateurs Tu nourrias le monde.jpg

       "J’ai intégré une école d’ingénieur agronome pour faire de la « gestion des milieux naturels », traduction édulcorée de mon désir d’enfant radical : « protéger la nature face à l’homme ».

     Lors du stage obligatoire dans une exploitation agricole, j’accepte la première opportunité qui m’est proposée : stage chez un éleveur de porcs. Après tout pourquoi pas ? Malgré mes sévères tares de parisien-écolo, j’aime le défi et porte rarement de préjugés.

Ce stage me marque profondément.

      Perché au milieu d’une vallée des Alpes, au sein d’un vieux corps de ferme au charme fou, un agriculteur travaille à un rythme effrayant pour maintenir son exploitation en vie. Il cultive une centaine d’hectares, élève 70 truies, 75 heures par semaines, pour un salaire de misère. Il ne voit pas sa femme qui travaille la nuit. Il a peu de temps à partager avec son fils de 10 ans. Premier témoin et première victime des effets délétères des pratiques qu’on lui reproche, il ne change pas, puisque, par-dessus tout, il souffre d’une incompréhension profonde et réciproque avec les citoyens de sa commune. Cas extrême ? Cas isolé ? Permettez-moi d’en douter.

      Pendant un mois et demi nous ne discutons pas, il n’a pas le temps ni la force de comprendre qui je suis. Et moi je n’ai pas la capacité de suivre son rythme. La fracture est profonde et douloureuse.

De ce stage je tirerai plusieurs leçons.

      Il n’y aura certes pas de transition écologique, de sauvegarde de la biodiversité, sans transformation de notre agriculture. Mais celle-ci vit aujourd’hui une casse à la fois environnementale et sociale, et nous n’avancerons pas tant que nous n’aurons pas solutionné ces problèmes. Pour cela il est urgent de dialoguer avec le monde agricole, pour qu’il puisse comprendre nos attentes, mais d’abord pour qu’on puisse entendre les siennes.

     Depuis je m’efforce de construire ce dialogue. Je réalise aujourd’hui avec mon ami Floris Schruijer, un documentaire expliquant l’émergence de l’agriculture céréalière industrielle, que je vous invite à découvrir, à partager autour de vous.

NATHAN PIRARD        

J'ai grandi jusqu'à mes 7 ans dans une petite vallée perdue au sud de la Drôme. Nos premiers voisins étaient à plus de 4km. Autant dire que nous étions plongés en pleine nature.

Quand j'avais 5 ans j'étais passionné d'insectes. Je les observais, les identifiais et les collectionnais. Il y en avait une multitude de toutes les formes et de toutes les couleurs. C'était pour moi un vrai émerveillement chaque printemps... Et puis quand on est haut comme trois pomme on est aux premières loges.

Quand on prenait la voiture le parebrise était toujours recouvert d'impacts d'insectes, ça grouillait, et tous les oiseaux s'en régalaient...

20 ans plus tard, quand je me balade dans les coins où l'homme n'a pas fauché l'herbe, je regarde bien, mais je n'y vois que de l'herbe... Parfois quelques mouches...

Je pensais que j'allais devoir attendre d'être grand père pour pouvoir dire à mes petits enfants "vous savez à l'époque c'était comme ça"...

Ca fait froid dans le dos de voir ça. Les études le montrent, en moins de 10 ans on a perdu 41% des insectes !! En 30 ans, 80%... (Source Biological Conservation 2019).

Ils sont bien souvent à la base de la chaine alimentaire, je vous laisse imaginer les conséquences...

A l'origine de tout ça : énormément de facteurs. Parmi eux : disparition de l'habitat (haies, bois), pollution de l'eau, des sols, pesticides...

C'est entre autres notre modèle agricole qu'il faut revoir, repenser. Un système agricole mondialisé et industriel, à croissance infinie, ne peut être compatible avec une planète dont les ressources sont finies. Il faut changer les politiques agricoles et nos manières de consommer.

Avec Nathan Pirard, nous avons décidé de réaliser un documentaire pour expliquer comment et pourquoi l'agriculture industrielle telle qu'elle est aujourd'hui s'est développée afin de bien cerner les enjeux auxquels notre société doit maintenant répondre. Quelles politiques nous ont mené jusque là? Est-ce seulement de la responsabilité des agriculteurs? Comment emmener aussi les grandes plaines céréalières dans la transition écologique?

"Tu nourriras le monde" propose de changer de modèle en changeant nos politiques agricoles et notre relation avec le monde rural, notre relation avec le vivant...

Floris Schruijer        

Léon, source d'inspiration

Les lieux de tournage

La région de Champagne crayeuse se situe à l'Est du bassin Parisien, qui recoupe les départements de la Marne, de l'Aube et des Ardennes. Elle est constituée de vaste plaines céréalières, reposant sur un sol de craie aux caractéristiques très avantageuses pour la culture céréalière.

C'est dans cette région que nous réalisons le tournage du film.

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Les fermes et établissements engagés dans le projet:

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